Peter Mettler, «Un cinéaste musicien de la lumière»
Rétrospective & Carte Blanche
Galerie nationale du jeu de Paume
01 juin 2003 - 08 juin 2003
Galerie nationale du Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75008 Paris
Au programme : « The top of his head » + « Notre siècle » d’Arthur Pelechian (1er juin, 16h), « Picture of light » + « Krapp’s Last Tape » d’Atom Egoyan (3 juin, 18h30), « Balifilm » + « Well Done » de Thomas Imbach (4 juin, 17h), « Lancelot freely », + « Eastern Avenue », + « Balifilm » (5 juin, 17h), « Balifilm » + « Life without Death » de Franck Cole (6 juin, 17h), « Scissere » + « Tishe » de Victor Kossarovsky (7 juin, 16h), « Tishe » de Victor Kossarovsky + « Picture of light » (8 juin, 16h).
Lancalot Freely – 1980, vidéo, nb, 20’, vo
Au début des années 1980, Mettler prend pour sujet de son film d’école, Lance, le mouton noir de son groupe d’étudiants. Drogué, délinquant, violent, hargneux, celui-ci devient le personnage d’un cinéaste bien élevé, doux, tolérant : curieuse rencontre entre Dr Jekill et Mr Hyde.
Scissere – 1982, 16 mm, nb et couleur, 83’, vostf
Mettler a séjourné en observateur pendant un an dans un institut de réhabilitation pour drogués à Neuchâtel, en Suisse. Il y rencontre le jeune Bruno Sciessere pour lequel l’organisation sociale du monde n’est qu’un chaos incoercible. Doué et intuitif, il se glisse dans plusieurs rôles qui apparaissent dans le film sous quatre histoires : le jeune malade sort de la clinique, une jeune mère profite de son jour de liberté, un drogué commet un meurtre pour se procurer sa dose, un entomologiste trouve une espèce rare de papillons. Ils se retrouvent, tous les quatre, à leur insu, dans le métro de Toronto. Comment interpréter ces séquences : fantasmes, traumas, projections ?
Eastern Avenue – 1985, 16 mm, nb et couleur, 55’, sonore
Film lyrique inspiré par un voyage de trois mois à travers la Suisse, Berlin et le Portugal pendant lequel le cinéaste joue de sa caméra comme d’un instrument de musique. Une improvisation libre mais chronologique faite d’états d’âme, de sensations visuelles et sonores, de mouvements et de plans fixes, un carnet de voyage impressionniste.
The Top of his Head – 1989, 35 mm, couleur, 110’, vostf
Sous l’aspect d’un scénario structuré et plus commercial, le cinéaste n’abandonne pas un de ses thèmes favoris : le jeu entre intuition et raison. Le film fait émerger la recherche de l’identité dans un monde formaté par les médias : un jeune vendeur d’antennes paraboliques voit toute sa conception du monde voler en éclats au contact d’une actrice de performance, et se trouve propulsé dans un univers inconnu de sensations et de sentiments, que souligne l’admirable création sonore du musicien Fred Frith.
Tectonic Plates – 1992, 16 mm, couleur, 104’, vostf
Dans ce film, plus ambitieux qu’une simple adaptation de la pièce de Robert Lepage, se joue la métaphore entre l’imprévisibilité des comportements humains et la dérive des continents : Madeleine, jeune étudiante en art et Antoine, bibliothécaire sourd et muet sont amoureux de leur professeur Jacques. Quand ce dernier disparaît, Madeleine décide de partir se suicider à Venise. Là, elle tombe amoureuse de Constance qui l’entraîne dans les domaines inconnus de la drogue et de l’amour lesbien. Vingt ans plus tard, Madeleine retrouve Antoine qui lui révèle que Jacques est devenu un travesti et qu’il va le rejoindre…
Picture of Light – 1994, 35 mm, couleur, 83’, vostf
Voyage de plus de 4000 km jusqu’au cercle arctique canadien, vers Churchill au Manitoba. Loin d’être une expédition polaire documentaire Picture of Light est comme toujours chez Mettler une recherche esthétique et spirituelle dont la fascination des lumières polaires inouïes seraient la métaphore d’une mise à l’épreuve du monde par le cinéma, car « seul le cinéma… ».
Balifilm – 1990/1992 (1997), 16 mm, nb, 28’, sonore
Autre monde, autre ciné-poème qui s’enroule et se déroule comme un serpent ou comme les mouvements de bras et de doigts des danseuses. Nous suivons leurs répétitions dans la rue, au milieu des badauds, à la sortie du service religieux sous la forme d’une incantation visuelle et musicale au charme hypnotique.
Gambling, Gods and LSD – 2002, 35 mm, couleur, 180’, vostf
Transe, extase et voyage : de Toronto, les États-Unis, la Suisse, à l’Inde, tout au long du chemin, à travers une permutation de gens, de lieux et de temps, nous retrouvons la même recherche éperdue du frisson, du sens du destin, de la croyance en la transcendance, de la rédemption, de l’extase et du désir de sécurité dans un monde incertain.
Rens. 01 47 03 12 50.
Lieu
Galerie nationale du jeu de Paume
1 Place de la Concorde, Paris