Autres territoires

Autres territoires réunit cinq artistes issus des diasporas africaine et caribéenne du Congo, d’Haiti, de Guadeloupe, du Cameroun, du Nigeria qui travaillent dans une approche à fois ancrée à une appartenance communautaire mais libérée d’injonctions de représentativité et de représentations figées. Installés à Montréal et Toronto, certains ayant passé par la France avant d’immigrer au Canada, ces artistes sont Marie-José Gustave, Moridja Kitenge Banza, Emmanuel Osahor, Moses Salihou, Michaelle Sergile.

Entrelacs, découpes, gestes répétés composent des oeuvres tournées vers des formes variées d’opacités, les artistes cherchant manifestement à s’abstraire d’un poids (celui des impacts directs ou différés du colonialisme, du déplacement, de l’intégration, de la complexité quotidienne des enjeux culturels) en se plongeant dans la joie et la discipline d’une pratique à la fois matérielle, rituelle, politique, poétique, en prise avec le présent mais en dialogue avec une histoire universelle des arts revisitée.

Dans un jeu affirmé sur le noir, la couleur, et le détournement des perceptions qui y sont associées, l’exposition répond au défi lancé par l’association BAND (Black Artists Networks in Dialogue) en ouvrant un dialogue entre des artistes d’horizons différents se rencontrant par leur art, et en installant ce dialogue au cœur d’un espace ouvrant d’autres dialogues : avec d’autres diasporas africaines en sol français et européen ; avec la France mais depuis une appartenance francophone transformée par l’expérience canadienne ; avec un public divers venant découvrir des artistes qui se renforcent l’un l’autre dans une alliance inédite et étonnante où les notions de protection, de réparation, et de proximité surgissent à travers les pratiques artistiques elles-mêmes.

Autres Territoires aborde également les questions de l’exil, du déplacement de territoire, de la réappropriation par la peinture, le dessin, le tissage, à travers une forme de figuration abstraite.

Le 7 juin, le Centre culturel canadien ouvre l’exposition dans la cadre de Nuit Blanche, en présence des artistes et du collectif Black Artists Networks in Dialogue.